20 ans après sa première version, Photoshop demeure un logiciel incontournable dans le monde de la retouche photo professionnelle. La version CS5 apporte quelques nouveautés marquantes qui devraient faciliter grandement certaines opérations. Nous l'avons passée en revue !
Omniprésent dans le monde de la création professionnelle, Photoshop continue à évoluer à peu près tous les deux ans, avec des améliorations plus ou moins majeures. Quoi de neuf pour cette version CS5, qui marque le 20e anniversaire du logiciel ? Pas d'évolution majeure de l'interface : la refonte avait eu lieu avec la CS4 qui unifiait (plus ou moins) les différentes applications (dont celles héritées de Macromedia). En revanche, on trouve quelques nouvelles fonctionnalités qui simplifient nettement le processus de retouche. On a pu en voir certaines faire le tour du web. La plus remarquable est évidemment la correction tenant compte du contenu : un coup de pinceau et l'objet sélectionné disparaît, presque comme par magie, remplacé par les textures environnantes avec une précision telle que la suppression ne laisse presque aucune trace.
Vraie révolution ou simple coup de buzz utilisant des images soigneusement choisies pour leur contenu ? Notre test sera l'occasion de mettre cette fonctionnalité à l'épreuve, comme les autres nouveautés du logiciel de retouche. Photoshop CS5 vaut-il le prix d'une mise à jour toujours couteuse ? Comment se mesure-t-il à son petit frère Photoshop Elements 8 ? Essayons sans plus attendre de répondre à ces questions !
Installation de Photoshop CS5
Avec la version CS5, Photoshop se dote d'emblée d'une nouveauté majeure pour les utilisateurs de Mac : le logiciel passe enfin au 64 bits. La version Windows du logiciel proposait déjà cette prise en charge depuis la version CS4, mais Adobe avait dû se contenter du 32 bits pour Mac OS X. La raison est simple : le logiciel utilise le framework « historique » Carbon, qui n'offre pas de prise en charge du 64 bits (ou plutôt qui n'en offre plus : la compatibilité était prévue, avant d'être abandonnée en cours de route par Apple). Afin de proposer une version 64 bits pour Mac, Adobe a donc du porter l'intégralité de son logiciel vers Cocoa, l'autre framework de Mac OS X, celui-ci gérant les applications Cocoa 64 bits depuis la version 10.5.
Concrètement, suite à l'installation du logiciel, deux versions distinctes (32 bits et 64 bits) sont accessibles sous Windows. Sous Mac OS X, sous peine de disposer d'un processeur 64 bits, c'est cette dernière version qui est lancée par défaut. Pour accéder à la version 32 bits, il faudra passer par les propriétés de l'icône de démarrage et cocher l'option « Exécuter en mode 32 bits ». A noter que la version 64 bits de Photoshop CS5 sous Mac (et uniquement sous Mac) se voit étrangement amputée de quelques fonctionnalités, dont l'application des effets de lumière !
Pas de gros changement concernant l'installation : le logiciel a toujours recours à une activation silencieuse quelque peu agaçante (on aime bien savoir quand quelque chose est activé par Internet). La politique d'Adobe en matière d'activation est en revanche toujours aussi appréciable pour le reste : une option de désactivation est présente, ce qui permet de migrer facilement une installation vers un autre poste sans aucun problème de dépassement des autorisations accordées.
Interface
Pour la version CS4, Adobe avait opéré un changement dans l'interface pour harmoniser les applications de la Creative Suite. Photoshop CS5 ne propose pas, à première vue, de changement majeur : le seul élément qui nous laisse penser que l'on a changé de version réside dans les boutons de la fenêtre qui épousent désormais le look Aero. Néanmoins, une nouveauté franchement appréciable fait son apparition dans le panneau latéral de droite (aux côtés des raccourcis permettant notamment d'accéder aux formes de pinceaux) : le Mini Bridge ! Comme son nom l'indique, ce panneau rétractable permet d'accéder à sa collection de photos sans lancer Adobe Bridge (du moins sans lancer l'interface complète, car le logiciel officie toujours en tâche de fond), ce qui s'avère extrêmement pratique lorsqu'on a besoin d'un cliché rapidement. Le module permet d'accéder à l'arborescence des dossiers, mais également aux collections et Smart collections, aux favoris, ou encore aux dossiers ou fichiers récents. Bref, ce Mini Bridge s'avère rapidement indispensable !
Hormis ce changement, on retrouve grosso modo l'interface de Photoshop CS4 et donc son côté « tout-en-un » ainsi que ses multiples configurations d'écran adaptant les palettes affichées à l'écran selon les usages : photographie, peinture ou conception (pour le web). On note tout de même un accès « plus facile » aux différents espaces. Rien de bien ébouriffant : ils sont disposés en ligne et non plus accessibles depuis un menu déroulant !
Sous Mac, on aura toujours le choix entre le comportement par défaut, qui affiche tous les panneaux et barres d'outils sous la forme d'éléments séparés, avec le bureau visible en permanence (traditionnel sous Mac OS) et un mode « monobloc » optionnel qui reproduit la disposition de la version Windows. On retrouve également les nombreuses dispositions des images ouvertes, en mosaïque, en colonnes, en lignes, en plein écran avec onglets… Rien de nouveau donc, mais la souplesse est toujours aussi agréable pour les utilisateurs de grands écrans.
Les petits détails déjà plaisants dans la version CS4, comme le zoom « adouci » ou l'affichage d'une boussole lors de la rotation de la zone de travail sont agrémentés dans la version CS5 de nouveaux ajouts. On notera par exemple la surimpression d'un anneau lors de l'utilisation de la pipette : celui-ci affiche la couleur sous le pointeur, la couleur actuelle, le tout entouré d'un gris neutre. Sous Mac OS X, le logiciel gère toujours à merveille les trackpads multi-touch des MacBook Pro : zooms, rotations et défilement multidirectionnel sont grandement facilités.
Reste que cette interface certes très efficace demeure d'une sobriété à toute épreuve qui pourra paraître austère pour certains utilisateurs. Ce choix est évidemment défendable du fait que Photoshop est une application conçue pour les professionnels de l'imagerie numérique : rien ne doit donc distraire l'utilisateur de l'essentiel : la photo ! L'interface se permet donc moins de fantaisies que celle de Photoshop Elements, mais de ce dernier, Adobe aurait peut être pu au moins emprunter un thème optionnel dans les tons de gris foncés très agréables dans Elements ou Lightroom.